Comment cultiver clarté et équilibre dans ce monde en feu?

7 Mar 2022Pleine Conscience

Une histoire zen raconte qu’un jour, un étudiant demanda à son professeur en fin de vie :
« Quel est l’enseignement de toute votre vie ? »
L’enseignant lui répondit « une réponse appropriée ».

Nous vivons dans un monde soumis à de nombreuses violences. Alors que l’invasion de l’Ukraine fait rage, d’autres guerres continuent à se perpétuer, Myanmar, Yémen, Syrie,…

Selon un article du site OCHA datant de mai 2021, 79,5 millions d’être humains ont été déplacé de force en un an . En majorité des femmes et des enfants.

Face à toutes les violences, cultiver l’équilibre intérieur, la présence et la perspective pour répondre et agir dans ce monde à partir d’un état de clarté, plutôt que de réactivité est crucial.

 

Comment passe t’on d’un état de réactivité à celui de réponse appropriée ?

 

Que faire lorsque l’intensité du chaos du monde extérieur réveille en nous un climat d’insécurité , de révolte, de confusion?

Oeuvrer dans ce monde avec discernement, demande de développer une qualité de présence attentionnée qui permette de nous apaiser, de voir plus clair en nous déjà, afin d’explorer ce qui est vraiment aidant et soutenant .

Dans la pratique de méditation de pleine conscience, nous cultivons le courage de rencontrer avec douceur et compassion la réalité telle qu’elle est : dynamique, instable, changeante, inconstante, imprévisible et éphémère.

Plutôt que de nous laisser emporter par les courants de réactivité , nous pouvons nous accorder une pause,  nous accueillir avec tout le chaos émotionnel qui nous traverse.  Nous entrainer à dentifier toute la palette des émotions présentes (colère, découragement, peur…), les pensées et les sensations qui l’accompagne.
Les identifier sans s’identifier à elles.

« Name it to tame it » = nommer pour apprivoiser, expression que l’on doit au dr Dan Siegel , professeur de psychiatrie clinique à l’UCLA.

Ce n’est pas automatique, c’est avant tout un choix intentionnel et une pratique .

Personnellement j’ai besoin de ces pauses silencieuses comme de respirer. 
Elles me permettent d’accueillir avec tendresse et compassion, ce qui est touché, les mémoires qui sont réveillées, l’état de confusion, de révolte, d’impuissance acquise.

Elles sont le point de départ pour découvrir ce qui demande soin et attention. Et à partir de cet espace de plus grande clarté intérieure, je suis plus à même de choisir la réponse la plus adaptée dans un premier temps.

 

Agir à la lumière d’un coeur touché et courageux.

 

Le cœur courageux est celui qui n’a pas peur de s’ouvrir au monde, de s’en soucier quoi qu’il arrive.
Avec compassion, nous en venons à faire confiance à notre capacité à nous ouvrir à ce qui se présente.

Oui, le monde est plein de douleur, d’incertitude et d’injustice.
De beauté aussi .
L’un et l’autre.

Cette beauté que la pratique d’ouverture de coeur et de conscience permet d’apprécier, d’en reconnaitre la préciosité tout comme l’éphèmérité, pour mieux en prendre soin.

La méditation de pleine conscience est une invitation à nous rappeler de ne rien prendre pour acquis , à être éveillée.
C’est une pratique d’inclusivité : inclure plutôt qu’exclure.

Dans cette vie humaine vulnérable, chaque difficulté est une opportunité soit de se fermer au monde, soit de se lever avec dignité et de laisser le cœur répondre avec compassion.

La compassion n’est pas naive. Il y a un oui dans la compassion, et il y a aussi un non, dit avec le même courage de cœur.
Non à toutes les formes de violence, de sexisme, de racisme.
Non à toutes les formes d’extrémisme et de laxisme.
Un non qui n’est pas imprégner de haine, mais d’amour et de respect de la vie.

Dans nos relations personnelles, en communauté et dans toutes les sphères de la vie nous pouvons faire appel au pouvoir de l’attention et de la compassion.

Partout où elle est pratiquée, la compassion nous ramène aux forces de la vie pour en prendre soin de manière saine et pérenne.

 

De la responsabilité individuelle et collective.

 

Nous savons aujourd’hui, grâce notamment aux différentes recherches en neurosciences et en psychologie, combien l’attention est un facteur essentiel d’équilibre physique et psychologique,

Ce qui a profondément changer ces dernières années est que nous avons accès à toutes les tragédies du monde en temps réel.
L’usage consciente des médias est une necessité pour notre santé mentale. C’est de notre responsabilité individuelle.

Il y a ce qui nourri un état anxiogène.

Et, ce qui permet de développer un état de plus grande clarté, de force intérieure pour s’engager dans l’action avec sagesse .

Personnellement face à la confusion, lire ou écouter des êtres comme l’historien Yuval Noah Harari , me permet de nourrir une perspective et une réflexion plus posée et d’agir en fonction .

Dans son texte paru dans The Economist (traduit par Le Courrier International ) Yuval Noah Harari partage son analyse de la situation actuelle, en évoquant 2 écoles de pensées.

La première nie que nous soyons capables de changer, et avance que le monde est une jungle où les forts se nourrissent des faibles.

Pour l’autre, dans laquelle il s’inscrit, c’est l’homme qui a inventé le concept de « loi de la jungle ». Ce n’est pas la loi de la nature. Aussi, s’il l’a créée, il peut la modifier.

De même, que nous avons besoin de developper une plus grande conscience de la manière dont le monde nous impacte, il est crucial d’être consciente de l’impact de nos pensées, paroles et actions.

« Ne parle que de ce que tu veux profondément qu’il se passe. » ~Kabir

Que choisissons nous de cultiver ?
Quelle est notre intention ici ?

De même,  en ce qui concerne  l’impact de nos actes de consommation, quels qu’ils soient, dans tous les domaines.

Dans quel monde aspirons nous vivre ? Que choississons nous de léguer à nos enfants et à toutes les générations futures ?

 

Rappelez vous l’histoire du colibri:

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt.

Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. 

Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu.
Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation qui lui semblait dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! ».

Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

 

Agir non par peur ou culpabilité mais par amour et respect de toute vie.

Plutôt que de réagir à partir d’un état de réactivité, nous pouvons choisir intentionnellement, ensemble, de cultiver et d’offrir une présence attentionnée, de la compassion à ce monde qui en a toujours autant besoin🕊

Puissions nous garder intacte dans nos coeurs la beauté de ce monde, pour nous guider dans nos actions, comme le chante si bien Louis Amstrong: What a wonderful World,

Je terminerai cet article en rendant hommage à tous les êtres qui oeuvrent courageusement pour la  paix. Et plus particulierement aux femmes, à la veille de ce 8 mars, comme ces femmes de la résistance ukrainienne mises à l’honneur dans un article de TV5 monde

Je vous souhaite de vivre, jour après jour,  à la lumière d’un coeur ouvert et libre 🕊

Naomie

Cet article vous inspire ? Merci de soutenir mon travail en  le partageant.  Ensemble, semons des graines de pleine conscience 🕊

Pour aller plus loin,  je vous invite à découvrir la pratique de méditation de pleine conscience en nous rejoignant lors des  pauses méditatives hebdomadaires en live et en ligne.