La pandémie de coronavirus nous à amener à sortir « de nos chemins battus et rabattus ». Elle a imposé une pause par rapport à ce qui est « connu », bousculé nos certitudes. Aussi difficile cela peut être, c’est un moment qui comme tous les moments de crise (maladie, divorce, licenciement…), nous demande de nous recentrer sur l’essentiel et nous ouvrir à d’autres perspectives.
Dans mon histoire, comme dans celle de nombreuses personnes qui m’inspirent dans cette aventure, c’est la pratique de la méditation de pleine conscience qui m’a permis de développer mes ressources intérieures et ma capacité à :
« Répondre à partir du centre de l’ouragan, plutôt que de réagir à partir du chaos de la tempête. » George Mumford
Cultiver le calme et la clarté face au stress
C’est une expérience de vie partagée par Thich Nhat Hanh dans ses enseignements (moine bouddhiste vietnamien, qui a œuvré toute sa vie pour la paix) qui m’a amené instinctivement à pratiquer la méditation.
Vers le milieu des années 1970 de nombreux vietnamiens ont fui leur pays sur des embarcations de fortune, on les appelaient les «boat people ». Comme l’a raconté Thich Nhat Hanh lorsque les bateaux étaient pris dans une tempête, si la panique gagnait à bord, le bateau coulait d’office . Mais si une seule personne à bord gardait son calme et restait lucide, sachant quoi faire et ne pas faire, elle offrait une chance de survie à toutes les personnes de l’embarcation.
La clarté et le calme, sont communicatifs tout comme l’est la panique.
Le domaine de la neurobiologie interpersonnelle a démontré comment nous sommes connectés et influençons la conscience de l’un à l’autre. Les neurones miroirs nous aident à apprendre les uns des autres.
Savez vous que le simple fait d’évoquer la confiance en nous souvenant de quelqu’un qui illustre la confiance, nous commençons à ressentir ce que c’est que dans notre propre corps, dans notre propre cœur. Nous pouvons réaliser ainsi que cette qualité est déjà en nous. Et c’est valable pour n’importe quelle autre qualité : la patience, la tendresse, la compassion, la joie… Nous pouvons à tout moment nous y connecter et les activer.
L’histoire de Thich Nhat Hanh a résonné profondément en moi, à une période de ma vie où je souffrais d’agoraphobie. Consciente de mon hypersensibilité de terrain et avec la volonté de développer mes ressources, j’avais choisi de faire face à cette épreuve sans médicament. La méditation m’a ouvert à une nouvelle perspective : la possibilité de nourrir naturellement, cette force intérieure capable d’embrasser et réguler les turbulences de l’esprit et les dysfonctionnements physiologiques.
Au début de ma pratique, je m’étais rendue seule, à une conférence donnée par Mathieu Ricard et ce malgré les anticipations anxieuses de me retrouver dans un auditoire sans fenêtre. Alors que j’étais perdue dans mes pensées, sentant l’anxiété montée, j’ai aperçu Mathieu Ricard arrivé à ma gauche, nos regards se sont croisés l’espace d’un instant. Il m’a souri. Un vrai regard, un vrai sourire. Et tout d’un coup, j’ai ressenti un véritable apaisement, tant au niveau du corps que de l’esprit. Cela a permis à mon système nerveux de s’autoréguler. Je suis rentrée de rentrer dans l’auditoire et ai pu participer à cette fructueuse matinée de méditation. Cette expérience a ouvert une porte en moi, elle a nourrie une confiance au processus de libération intérieure.
Du processus de libération intérieur
Aujourd’hui je vis ma pratique comme un processus créatif, elle est ma colonne vertébrale pour naviguer au mieux les peines et les joies de l’existence humaine. Elle m’a permis de me libérer de l’agoraphobie et de reprendre la responsabilité de ma propre vie. C’est le fruit d’un engagement, l’écoute d’une intuition, d’une voix porteuse d’une nouvelle énergie.
C’est en participant au programme MBSR, (Mindfulness Based on Stress Reduction),que j’ai commencé à pratiquer quotidiennement la méditation. Le fait d’être un programme laïc, alliant les sagesses orientales (bouddhisme, méditation, yoga), aux connaissances et pratiques des sciences occidentales (médecine, neurosciences, psychologie), était nécessaire pour rassurer mon esprit occidental, au début de mon engagement dans cette aventure.
Les différents enseignements et les nombreuses retraites silencieuses, me permettent au fil du temps de découvrir les racines et la richesse d’une sagesse millénaire qui élargissent le champ de l’être. La pratique est bien plus qu’un entrainement de l’esprit, elle est un retour aux sources de notre profonde humanité, une rencontre intime avec la vie, une nouvelle relation à soi et par extension au monde.
C’est un engagement qui demande du courage. A l’origine ce mot signifiait : « l’acte de s’ouvrir à l’autre avec toute la disposition de son cœur ». Au fil du temps cette définition a été associé à ce qui est héroïque. A mes yeux il n’y a rien de plus héroïque que d’oser ouvrir son cœur et se reconnecter à la source de notre profonde humanité, en s’incluant 😊
Je suis profondément reconnaissante à tous ceux et celles qui transmettent ces enseignements de génération en génération. En particulier au Dr Jon Kabat Zinn qui a travers son travail, a ouvert la voie à des milliers de personnes dans le monde, dans cette aventure intérieure profondément transformatrice. Un homme qui a généreusement offert sa guidance durant le confinement
A la transmission
Me libérer de l’agoraphobie a été le début d’un nouveau chapitre de vie. De mon parcours est né Sereine Présence. Accompagner les femmes en quête de sérenité, d ‘apaisement, face aux stress du quotidien, est ce qui fait sens pour moi. Etre un lien de transmission, consciente que nous ne transmettons jamais que ce que nous incarnons, comme le résume très bien les mots de Maya Angelou
« Les gens oublieront ce que vous avez dit, ils oublieront ce que vous avez fait, mais n’oublieront jamais ce que vous leur avez fait ressentir »
Au fil des classes et des rencontres j’ai à coeur de mettre ma sensibilité au service de ce processus intime d’accueil, de réceptivité, d’ouverture, de découvertes, de reconnexion à soi . Je suis à chaque fois touchée par le courage et l’authenticité des participantes. La confiance et l’énergie qui se révellent et qui se nourrissent aussi des temps de partages.
A la fin d’un cycle MBSR une participante nous partageait « en fait c’est une question de bon sens ». C’est magnifique de réaliser cela, car cette connaissance intime, cette sagesse profonde est ancrée en chaque être et nous pouvons à tout moment et à tout âge, nous y reconnecter.
« Vous êtes le spécialiste mondial de votre vie, de votre corps et de votre esprit, ou du moins vous êtes dans la meilleure position pour devenir cet expert, si vous observez attentivement.
Une partie de l’aventure de la méditation est d’être votre propre laboratoire pour découvrir qui vous êtes et ce que vous êtes capable de faire. »
Jon Kabat-Zinn – Au cœur de la tourmente , la pleine conscience.
Dans le contexte des nombreuses crises que nous traversons individuellement et collectivement, accentuées par le covid nous pouvons nous rappeler que nous nous ne sommes pas obligée de nous laisser envahir par le stress ambiant. Chacune de nous peut découvrir et nourrir en son sein un espace de paix, qui nous permet de vivre et d’agir avec plus de clarté. C’est un précieux gain d’énergie et de temps aussi.
Les mots ne sont jamais que des mots . Je ne vous demande pas de me croire, le mieux est d’essayer par soi même!
Je vous souhaite une agréable semaine, pleine de douceur 🌞
Je vous invite à découvrir la pratique de méditation de pleine conscience en nous rejoingnant lors des pauses méditatives hebdomadaires en ligne.
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