«Lâcher prise ne signifie pas se débarrasser de.
Lâcher prise signifie laisser être.Lorsque nous laissons être avec compassion, les choses vont et viennent d’elles-mêmes.
– Jack Kornfield
Débutons ce thème du lâcher-prise par la manière dont les chasseurs piègent les singes en Thaïlande. Pour ce faire, ils creusent un trou dans une noix de coco, qu’ils fixent au sol ou à un arbre, après y avoir mis une banane à l’intérieur.
Le trou permet à la main d’un singe d’entrer et de sortir de la noix de coco, uniquement quand elle est ouverte. Quand elle est fermée, plus moyen de la retirer. Aussi lorsque le singe s’empare de la banane, il se retrouve captif. Pour être libre il lui suffirait de lâcher le fruit mais, généralement , ce n’est pas ce qui lui vient à l’esprit.
Nous pouvons ainsi illustrer le fonctionnement de l’esprit humain . Notre vie est souvent captive de pensées relatives aux émotions, désirs, aversions, regrets, inquiétudes, planifications, etc .
Comme pour le singe, nous avons la liberté d’ouvrir non pas la main , mais notre champ de conscience et lâcher-prise .
Mais pour cela nous avons besoin au préalable de reconnaître cet état de confinement intérieur.
Lâcher prise ? Oui mais comment ?
Au delà de tous les concepts et injonctions , la pratique de méditation de pleine conscience nous permet de réaliser qu’on ne peut forcer le lâcher-prise. C’est le fruit d’une pratique d’ouverture du champ de conscience et de de coeur. Le bénéfice d’une présence attentionnée .
Dans mon article « l’art de vivre en pleine conscience » je soulignais le fait que selon une étude d’Harvard, nous passons en moyenne 47 % de notre temps perdues dans les pensées
Le vagabondage de l’esprit est naturel, mais il nous déconnecte de la réalité, du moment présent. Il nous emmène dans le passé , le futur et est imprégné de nombreux filtres : conditionnements, jugements, anticipations anxieuses etc.
Qu’en est-il de ce moment ? Le seul que nous vivons vraiment.
Nous ne sommes pas fautives. Notre responsabilité est de nous rappeler que nous avons le choix : nous ne sommes pas obligées de laisser notre attention prisonnière de pensées qui nous maintiennent dans une réalité virtuelle, souvent source de nombreuses souffrances . Que de temps perdu et de stress généré !
Ma vie a été remplie de nombreuses inquiétudes , dont la plupart ne se sont jamais produites. – Mark Twain
En dévelopant une présence amicale et curieuse à notre propre vie nous pouvons découvrir combien toute souffrance, tout inconfort est en fait un appel à notre attention. C’est une invitation à lâcher-prise dans le sens de non attachement –dans un premier temps- au contenu des pensées .
Le lâcher-prise ou laisser-être est une des attitudes fondamentales que nous cultivons dans la méditation de pleine conscience . Il est le fruit d’un processus que je résumerai ici en 3 étapes
Les 3 étapes du lâcher-prise
1. Reconnaître
La premiere étape est de reconnaître que l’esprit est ailleurs. Et plutôt que d’en faire un problème -nous rappelant que c’est la nature de l’esprit de vagabonder- nous pouvons honorer ce moment d’éveil de conscience. Car il nous permet d’exercer notre capacité à nous ouvrir à la réalité du moment présent, en redirigeant la lumière de notre attention dans l’expérience corporelle et sensorielle du moment.
Le corps qui se vit toujours au moment présent.
Le corps comme point d’ancrage pour stabiliser cette attention vagabonde.
2. Accueillir, s’accueillir
La seconde étape consiste à accueillir ce qui se présente à nous, ce qui nous traverse, ce qui est touché, ce qui nous touche. Dans cette qualité de receptivité , nous pouvons observer la tendance du mental à vouloir que les choses soient différentes de ce qu’elles sont.
Une tendance commune à s’accrocher à certaines expériences ( pensées/sensations/émotions ) quand elles sont perçues comme agréables ou à repousser, dans le cas contraire. Attitudes qui en soi sont une source infinie d’insatisfactions qui ne font qu’intensifier les tensions présentes.
Par ailleurs cette tendance s’expérimente très vite lorsque nous débutons la méditation sous le prisme des idées préconçues et des attentes.
Nos sociétés occidentales ont vite fait de tout proposer sous forme de produits de consommation favorisant le « développement personnel , ou le fait de » devenir la meilleure version de vous-même ».
Que d’injections, quelle pression nous avons intégrée depuis notre plus jeune âge ! En particulier en tant que femme pour qui le « jamais assez » est souvent devenu un mode par défaut.
Que de stress !!!
Hors la pratique de méditation de pleine conscience est une pratique de douceur envers nous-même. Une invitation à nous réunifier, à nous réconcilier avec toutes les parties en nous.
J’en suis venu à considérer la méditation comme un acte d’amour radical, un geste intérieur de bienveillance et de bonté envers soi même et les autres.
– Jon Kabat-Zinn
Nous savons intellectuellement que la paix commence à l’intérieur de nous et pourtant à y regarder de plus près, ne passons-nous pas une grande partie de notre temps à nous faire la guerre ?
3. Exploration :
La troisième étape de ce processus nous invite à une exploration sensorielle.
Que découvrons-nous si nous n’abordons pas ce qui émerge dans le vaste champ de la conscience comme un problème ?
Qu’expérimentons-nous lorsque nous nous permettons:
🔆 de nous détacher du contenu de l’esprit : attentes, préjugés, anticipations anxieuses etc ? Les reconnaissant pour ce qu’ils sont : les fruits de nombreux filtres, conditionnements, croyances….Et non pas pour ce que nous sommes.
🔆 d’être dans la découverte, dans le non savoir, à l’écoute de la vie qui s’exprime ( pas forcément de la manière dont le mental le conçoit… )
🔆 d’être sans agenda, curieuses de ce que c’est d’être vivante respiration après respiration.
Cette exploration est avant tout une rencontre intime avec notre expérience . C’est un moment pour nous familiariser avec ce qui se manifeste en nous, ce qui est touché, voire réactivé.
C’est un processus d’inclusion plutôt que d’exclusion. Nous sommes attentives à ne rien forcer. C’est une pratique d’accueil , de patience, d’auto-compassion, de respect de notre écologie intérieure, de soutien pour soi.
Autant de ressources innées que nous nourrissons au fil d’une présence amicale, qui ouvrent la voie à l’apaisement mental, la détente et nous reconnectent à notre source infinie de sagesse intérieure .
Au travers de ce processus, nous accèdons à la liberté de faire des choix conscients, au service de notre santé physique et mentale et pas seulement….
Une liberté à laquelle nous n’avons pas accès lorsque notre esprit est happé dans une réalité virtuelle, fermement accroché à sa banane 😉
Conclusion
Le lâcher-prise c’est avant tout expérientiel, ce n’est pas un acte de volonté, mais le fruit d’une pratique d’ouverture de conscience et de coeur qui permet une rencontre intime avec la vie et toutes ses formes d’expression. C’est une ressource essentielle pour habiter plus pleinement le moment présent et prendre au mieux soin de nos précieuses vies
La méditation est une pratique qui nous reconnecte et nourrit cette qualité de présence essentielle à nos vies. Pourtant elle n’est pas facile à intégrer au quotidien. Elle est à contre courant de toute une éducation – dans nos sociétés occidentales – où tout est fait pour disperser notre attention, alimenter le stress négatif et la division. N’est-ce pas jute épuisant ?
C’est pourquoi le programme MBSR et les pauses méditatives peuvent vous apporter un précieux soutien pour développer des bases solides.
Curieuse ? Rejoignez-nous pour une séance découverte ou contactez moi
Je vous souhaite une semaine pleine de douceur ✨
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